Comment sortir du piège

Éclipsé dans l’actualité par le show du G7, le symposium annuel de Jackson Hole, aux États-Unis, vient de se terminer. Il avait cette année comme thème « les défis de la politique monétaire », une formulation fort à propos étant donné les interrogations que celle-ci soulève pour la suite. Suscitant des divergences marquées d’appréciation au sein de la Fed, à lire les minutes de sa dernière réunion, ou bien la conviction qui se répand que la situation dépasse les banques centrales et que d’y répondre n’est pas de leur ressort.

Un gouverneur de la BCE met les pieds dans le plat

En fin de mandat, Ewald Nowotny, membre sortant du Conseil des gouverneurs de la BCE, a retrouvé sa liberté de parole et nous en fait profiter. « Je suis sceptique quant à savoir si de nouvelles mesures expansionnistes auraient vraiment un impact positif sur l’économie réelle » affirme-t-il, avant d’en tirer la conclusion : « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de reprendre ce programme. Nous devons nous préparer à une longue phase de croissance atone, de faible inflation et d’endettement élevé. »

De la guerre commerciale à celle des monnaies

Les places boursières asiatiques puis européennes ont chuté suite à l’annonce de l’augmentation en septembre prochain de 10% des droits de douane américains portant sur 300 milliards de dollars d’importations chinoises. Les bourses mondiales ont terminé la semaine dans le rouge, les investisseurs cherchant refuge sur les marchés de l’or et des emprunts souverains, dont les taux ont battu de nouveaux records de faiblesse en Europe.

Les américains tanguent

Donald Trump relance une guerre commerciale qui ressemble à s’y méprendre à une guerre des monnaies qui ne dit pas son nom. N’ayant obtenu de la Fed qu’une baisse a minima de son taux – la première en dix ans – il cherche à la forcer à ne pas s’en tenir là. Avec comme objectif la baisse du dollar sur le marché des changes afin de favoriser les exportations américaines, et partant une croissance qui faiblit et qu’il doit soutenir.

Questions de stratégies

Rien ne sert de tenter de comprendre l’avancée des négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis en s’en tenant aux tweets de Donald Trump dont le propos est d’amuser son électorat. Mieux vaut constater que les deux présidents ont tous deux intérêt à ce qu’un accord se fasse et qu’ils feront ce qu’il faudra pour conclure le moment venu. Mais ce ne sera pas sans victimes collatérales parmi les partenaires commerciaux actuels de la Chine.